Aham Brahmasmi ! Cette créativité je suis !

“Dans l’ancienne Atlantide vivait un tailleur de pierres. Il avait appris son métier tout enfant en travaillant aux côtés de son père, l’aidant à extraire le calcaire des chaînes de montagnes au Sud des anciennes Grandes Rivières. De longues années d’apprentissage passèrent pendant lesquelles le garçon pensait ardemment au jour où il deviendrait maître tailleur de pierres. Lorsque son père mourut de dure main-d’œuvre physique et de soleil implacable, le garçon demanda à sa mère, “Qui sera maintenant le maître tailleur de pierres ? Qui finira de m’apprendre le métier ?”

Sa mère prit doucement ses mains rendues rugueuses par le travail dans les siennes et dit, “Ces mains témoignent de tes longues années d’apprentissage. C’est toi qui es maintenant le maître et c’est toi qui apprendras le métier à tes apprentis. Tu es un grand tailleur de pierres. Présente-toi maintenant au Roi et offre-lui tes services”.

Le jeune maître ne fut que peu de temps au service du Roi avant de devenir maître tailleur de pierres. Il forma beaucoup d’apprentis. Mais intérieurement, le tailleur de pierres se sentait le maître de rien. Chaque jour il se rendait à la montagne, ciselant et travaillant dur et chaque nuit il revenait, regardant ses créations achevées. Il sentait que le vent du désert le narguait en laissant les sables éroder et balafrer ses travaux comme pour lui rappeler, “De la terre ils sont venus, au monde ils retourneront un jour”.

Il pensait, “Je voudrais être puissant comme le vent au lieu de simple tailleur de pierres impuissant ne pouvant créer que d’éphémères monuments de pierres. Si j’étais le vent, je soufflerais tout et montrerais au Roi quel est le vrai pouvoir”. Son désir devint si intense qu’il devint le vent et créa une tempête de sable aveuglante qui renversa le pavillon du Roi. Il souffla aussi fort qu’il put mais bien qu’il balafrât et grêlât les créations de pierres puissantes, il ne put les éroder au point de les anéantir. “Cela peut prendre du temps”, pensa-t-il.  

On avait appris aux tailleurs de pierres novices d’éviter les formations de pierres sombres pendant les mois de longue lumière solaire, dans la chaleur du soleil ascendant. Se souvenant de cela, à de rares occasions il avait vu un morceau d’obsidienne sombre qui avait été exposé au soleil exploser sous l’effet de la chaleur, il pensa, “C’est difficile d’être le vent, tant de labeur et si peu de pouvoir comparé au puissant soleil. Après tout, le soleil est responsable de la création des sables désertiques secs. Le soleil a même le pouvoir de vaincre des tailleurs de pierres sous l’éblouissement de ses rayons de midi. Je voudrais être le soleil.”  

Il le pensa si intensément qu’il devint le soleil. Fièrement il rayonna sur les monuments de pierres du Roi provoquant un éblouissement si puissant qu’il aveugla tous ceux qui l’entrevirent. Si violents et implacables furent ses rayons que les eaux du Grand Fleuve Atlante s’évaporèrent en nuées d’orages suspendus juste devant lui, obscurcissant son puissant rayonnement. “Tant de pouvoir”, pensa-t-il des eaux devenant des nuées d’orages. “Je voudrais être des nuages assez puissants pour arrêter même le soleil ! ” Et il devint donc les nuages.

Une obscurité indigo tomba sur Atlantis. Son poids et sa densité lui donnèrent un ressenti de puissance en découvrant son pouvoir de faire pleuvoir sur la Vallée du Grand Fleuve, causant des inondations. Il extermina les récoltes et dévasta la terre ; pourtant, en dépit de ses efforts, il ne put détruire les montagnes qui dominaient les régions au Sud du grand Fleuve ; ni éroder ses grands travaux d’art. Ses travaux le raillaient avec leur durabilité. “Enfin je comprends”, pensa-t-il, je me suis mépris. J’aurais dû devenir la montagne. Rien n’est plus puissant que les roches de montagnes et les créations nées d’elles. Nul vent ne peut les balayer, nul feu ne peut les consumer, nulle eau ne peut les emporter. Je voudrais être la montagne”.

Il ferma les yeux et devint la montagne. Il ressentit la chaleur du soleil mais ne fut pas brûlé parce que son intérieur était frais. Il ressentit les pluies le laver mais elles ne firent que glisser sur son dos. Il ressentit le souffle des vents mais sa puissance les frustra. Il était enfin confortable et sombra dans une torpeur suffisante. Soudain, il ressentit des centaines de douleurs aiguës poignarder tout son corps rocheux. “Quel pouvoir put m’éveiller de mon sommeil éternel ?” se demanda-t-il. “Vraiment, cela doit être le summum. Je deviendrai cela ! “

Et il s’éveilla en tailleur de pierres, marteau et ciseau en main, le front ruisselant de sueur et le plus grand mystère de l’univers gravé en relief sur son cœur et engrammé dans sa mémoire : les créations faites de la terre retournent à la terre, mais rien sur terre ou au ciel n’est plus puissant que la créativité qui leur a donné la naissance. Cette créativité je suis.  Aham Brahmasmi ! “

— Goswami Kriyananda in La Science Mystique du Kriya Yoga, Chap. 2, Tome II

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