“Cet univers est un arbre éternel dont les racines sont au ciel et les branches, en terre. La racine pure de l’arbre est Brahman, l’Immortel, d’où les trois mondes ont leur être, que rien ne peut transcender, qui est en vérité le Soi.”
Katha Upanishad, 2-III-1
Les actions prises quand le temps est mûr et le lieu propice sont très puissantes. Les gens expérimentent une grande quantité de stress et d’inquiétudes inutiles en agissant impatiemment au mauvais moment.
Le niveau manas du mental sollicite l’activité donc, souvent, pendant que les gens attendent, ils agissent, créant des diversions qui engendrent des difficultés. J’ai souvent dit à mes étudiants et disciples que la patience est la vertu spirituelle la plus importante et la conscience du timing adéquat, le plus grand siddhi.
Le but du yoga n’est pas d’obtenir des choses, mais de s’en débarrasser. Une fois vos pensées apaisées, vous pouvez supporter avec patience et Santosha, le contentement absolu. Agissez seulement via le contentement et au moment adéquat, sans pensée de perte, de gain, de victoire ou de défaite. C’est l’idéal yoguique inspiré par l’ordre des Kriya Jyothis. Créativité et repos existent à part égale dans l’univers visible. La sagesse consiste à connaître le bon moment pour se reposer et le bon moment pour agir.
Il y a un insecte fascinant dans l’Est des États-Unis appelé magicicada septendecim ou cigale 17-périodique ne sortant de terre que tous les 17 ans. Une cigale femelle fécondée pond ses œufs dans une masse mousseuse sur les branches d’arbre en dernier acte avant de mourir. La masse durcit, protégeant les minuscules larves. Beaucoup d’œufs sont détruits ou mangés par fourmis qui fouillent pour trouver de la nourriture ou pour protéger l’arbre où elles vivent.
Les larves qui survivent à ce stade brisent le cocon ovoïde et tombent au sol. Utilisant leurs pattes antérieures puissantes, elles fouissent la terre pour se mettre à l’abri. Quelques-unes meurent dans la tentative. Celles qui survivent atteignent un lieu sûr où elles se développent dans l’obscurité et le silence pendant dix-sept ans.
A la fin de cette période de développement, la cigale utilise de nouveau ses pattes antérieures puissantes pour sortir de son utérus terrestre. En cas de succès, elle atteint la surface comme un insecte lent, pesant, sans d’autres armes naturelles que leur simple nombre. Cela se passe habituellement sous le couvert de l’obscurité mais peut se produire de jour.
Instinctivement la cigale commence à grimper et à remuer les structures qui contrôlent ses ailes immatures. Le cocon extérieur gris brunâtre de la cigale sèche et se brise au contact de l’air nocturne et du mouvement des ailes immatures. Ce qui émerge de ce cocon est un insecte noir ébène aux yeux rouge clair. Il attend sur son support jusqu’à ce que ses ailes se déploient et sèchent.
La cigale grimpe encore plus haut et bondit alors de l’arbre pour son premier vol. Pendant quelques semaines, les cigales émettent un chant accablant, s’accouplent, pondent leurs œufs et meurent en quelques semaines. Alors je vous pose cette question, “La durée de vie d’une cigale individuelle est-elle de quelques semaines ou de dix-sept ans ?”
Pour moi, c’est un symbole yoguique puissant et je le partage avec vous pour votre méditation. Le cycle d’activité pourrait-il exister sans le cycle de passivité dynamique ?
Mes bien-aimés, l’avènement d’un moment habile et sage exige une longue période de gestation. Cultivez patience et contentement, ensuite agissez sagement.
Commander La Science Mystique du Kriya Yoga (coffret de 3 Tomes)Sri Goswami Kriyananda in La Science Mystique du Kriya Yoga, Niveau III, Chapitre 5