Le Kriya Yoga est le yoga de la manifestation créatrice. Tout commence par nos pensées. Nos pensées ont un pouvoir extrêmement créatif : Elles créent notre réalité et forgent notre destinée.
Puissions-nous donc observer nos pensées et devenir heureux, chaleureux, compatissant, sage et joyeux et partager notre joie avec autrui comme le faisait ce vieil homme assis là contemplant la montagne au milieu des changement cycliques !
“Il était une fois un jeune garçon qui habitait dans un petit village. Il trouvait le monde environnant fascinant. Où qu’il portât ses regards, il apercevait des choses merveilleuses. Il voyait des dragons et des ours dans les nuages ; des mondes existant au cœur des fourmilières ; et surtout, des visages et des gens dans les roches de la montagne au pied de son village. L’un des visages le fascinait en particulier, c’était celui d’un vieux sage. Il désirait ardemment devenir comme ce vieux sage. Il passait de longues heures assis à le contempler.
Tout en regardant le visage de ce vieux sage dans la montagne, il voyait comment le monde autour de lui changeait et bougeait. Il voyait le soleil passer sur le visage à l’Est. Il observait comment l’ombre projetée sur le visage passait d’un côté à l’autre tandis que le soleil continuait son voyage pour se coucher à l’Ouest. Il regardait le ciel nocturne apporter des constellations sur le visage du vieil homme. Il voyait ces constellations céder la place à d’autres constellations au cours de l’année. En hiver, il constatait que la glace ne se formait jamais du côté du soleil levant mais toujours du côté du soleil couchant. Il observait les oiseaux survoler la montagne vers le Sud et passer sur le visage du vieil homme. Au printemps, il voyait la glace de la montagne se transformer en ruisselets lavant goutte à goutte le vieux visage. Il regardait les oiseaux revenir nicher dans les yeux et le nez du vieil homme. De tout ceci, la seule chose qui ne changeait jamais était le visage dans la montagne.
Ses années d’enfance se passèrent de cette manière, assis au croisement du village, à regarder le côté de la montagne. De son siège il voyait toutes les allées et venues des villageois passant de long en large devant le visage. Des gens s’arrêtaient pour lui demander des directions et il connaissait toujours le chemin. Il vit passer beaucoup de voyageurs. Quand des gens venaient chercher quelqu’un, il savait dans quelle direction ils étaient allés. Il savait quand venait l’hiver ou quand il allait pleuvoir. Il pouvait dire quelles constellations montaient dans le ciel nocturne et si la Lune était Nouvelle ou Pleine.
Il voyait des enfants jouer dans les rues tout en regardant la montagne. Il les fascinait avec des histoires de cocons se muant en papillons ; et de fourmis bâtissant des colonies entières ; et d’univers s’écroulant en simples étoiles. Ils l’écoutaient des heures entières jusqu’à ce que le soleil se couche, signant le temps de rentrer à la maison. Néanmoins il restait assis à regarder le visage sur le flanc de la montagne.
Il vit les enfants grandir et quitter le village. Il en vit certains revenir et d’autres faire un long chemin pour découvrir de nouveaux villages. Il vit des villageois qui jadis arpentaient les rues en courant devenir vieux et marcher avec des cannes. Il conservait tout ceci en mémoire tandis qu’il regardait, chaque jour, ce visage dans la montagne qu’il aimait.
Nombre d’années s’étaient écoulées lorsqu’un étranger entra dans le village et lui demanda son chemin. Comme toujours, il connaissait exactement le chemin. L’étranger demanda,
“Vous asseyez-vous ici chaque jour, vieil homme ?”
“Oui. Depuis de nombreuses années, je viens ici chaque jour et regarde le village changer.
“Est-ce parce que vous êtes si sage que les gens s’arrêtent pour vous demander conseil ?”
“Non, c’est seulement parce que je connais les cycles et les chemins du village. Je les ai observés pendant de nombreuses années, c’est tout.”
“Quand même, vous devez être un homme très sage.”
“Je ne suis pas si spécial”, soupira le vieil homme détournant les yeux pour regarder le visage qui avait été son compagnon constant pendant toutes ces années.
L’étranger suivit le regard du vieil homme en direction de la montagne, regarda le vieil homme, regarda la montagne et finalement dit,
“Eh bien alors, vous devez être un très grand homme pour qu’ils aient sculpté votre visage dans le flanc de la montagne.”
Chaque époque voit naître les observateurs. Depuis les commencements des temps ils sont là, assis au milieu des changements cycliques, établis dans la paix et la sagesse, partageant leurs aperçus et offrant les fruits de leur vision dans le service désintéressé.”
Commander La Science Mystique du Kriya Yoga (coffret de 3 Tomes)Goswami Kriyananda in La Science Mystique du Kriya Yoga, Chapitre 1 Tome I