Gérons la Vie et le Chemin avec Précaution !

Le chemin: la rose et l'épine

La vie est remplie d’épines. Nous restons coincés, piqués par l’épine et nous jetons la rose en confondant l’épine avec la rose. Nous marchons le Chemin et nous sommes réprimandés par le Guru ou quelque chose ne vient pas à nous ou notre souhait n’est pas exaucé et nous rejetons toute la technique parce que nous sommes découragés que Dieu ne nous sourit pas et ne nous protège pas etc., etc., etc..

Le secret est Pluton et il est dans un merveilleux jardin de roses. Nous devons apprendre à comprendre le secret de la transformation du Prana. Prana est une énergie et il y a 10 pranas. Un prana pour chacun des signes du zodiaque à l’exclusion de ceux au-dessus du cou. Lion et Cancer sont exclus.

Nous devons nous adapter à la technique, non au désir, non au rêve, mais à la technique. Si nous apprenons le secret de la transformation du Prana ou de la transformation de la Conscience, alors nous sommes le magicien, nous sommes le Mystique, nous sommes vraiment le Siddhi, le Yogi avec pouvoir. Quel est le secret ?

Le secret est de vous accorder au bon état de conscience pour pouvoir libérer par le Mantra l’énergie potentielle appropriée de cet état de conscience. Si vous pouvez vous harmoniser avec le Dieu, il libérera automatiquement le pouvoir de sa maîtresse, de sa bien-aimée.

Comment la transformation devrait-elle se produire ? Par une pratique constante et une absence de passion continuelle. C’est la technique. En lâchant prise lentement, lentement, par choix et non parce que vous êtes découragé, mais par choix ; en abandonnant vos désirs moins importants et en intensifiant et dynamisant les désirs les plus importants ; en calmant le mental ; en devenant plus satisfait, en atteignant un état de Santosha pour atteindre un état ultime de non-violence ; en voyant que toute vie est sacrée, que toute vie est sainte, que toute vie est bonne ; et en reconnaissant qu’il y a un but pour l’épine.

Il faut gérer la Vie et le Chemin avec beaucoup de précautions pour ne pas blesser autrui ou se blesser soi-même.

Dans l’Arthava Veda, il est dit quelque chose à propos des mots de la langue : la langue vous a été donnée afin que les mots de votre langue puissent éliminer vos problèmes. Il y a un peu de mysticisme là-dedans…

Je veux suivre ce cours

Goswami Kriyananda in Mantra Yoga: Gayatri Sacrée, Quintessence du Chemin Mystique – 300 pages

La Merveilleuse Légende du Sage Markandeya et le Concept de Dissolution de l’Ordre Cosmique

La dissolution de l'ordre cosmique

“L’un des mythes dans le Matsya Purana traite de la dissolution de l’ordre cosmique des choses. Le Dharma se dissout peu à peu du monde jusqu’à ce que seul reste le chaos et que seuls le désir et la convoitise animent l’humanité. À ce moment, il n’y a pas de sages sur terre. Il n’y a personne pour parler le mot sacré. 

C’est pendant la période de non-manifestation entre la dissolution et avant la re-création du Cosmos que ce Purana raconte la merveilleuse légende du sage Markandeya.

En effet, à cause d’un événement curieux, dans un modèle de transformations archétypales appelé L’Océan Cosmique, Markandeya voit le Seigneur sous la forme d’un géant qui dort sur l’Eau Cosmique, puis d’un enfant Divin qui joue sous l’arbre formique et enfin du Jars Sauvage majestueux dont le chant projette la Création et aussi la dissolution du cosmos.

Cela commence avec le Jour de Brahma qui s’achève. L’Être suprême ressent maintenant un désir ardent de réintégrer en lui-même le cosmos usé. Tous les êtres, des dieux à chaque brin d’herbe, vont se dissoudre dans Son être. Tout sera attiré de nouveau en lui : Dieux, Êtres célestes, Titans, esprits, animaux, toute l’humanité ainsi que rivières, montagnes et océans. Tous retourneront à leur Source Cosmique. 

Le processus de dissolution est clair : chaleur violente avec sécheresse suivie de pluies torrentielles, puis chaleur violente encore jusqu’à ce que tout ne soit plus que poudre fine. Viennent alors des vents forts soufflant tout en cyclones. Se produit une friction enflammant la poussière qui devient cendre. Les pluies surviennent à nouveau et dissolvent la cendre dans le néant, dans une Eau de Non-Existence. Quel est le schéma ? 

La première phase, c’est la chaleur provenant du chakra Mars puis vient la pluie du chakra Jupiter puis la chaleur mais cette fois du chakra Solaire puis davantage de pluie encore du chakra Jupiter, puis commence le vent, c’est l’Air du chakra Mercure. Si vous suivez ce schéma : on recommence au chakra Mars avec le Feu, on retourne au chakra Jupiter au point de Non-Existence. En d’autres termes, la projection s’est retirée.

Pour résumer :

  • Chaleur (Mars) 
  • Pluie (Jupiter) 
  • Chaleur (Soleil) 
  • Pluie (Jupiter) 
  • Vent [Air] (Mercure) 
  • Feu (Mars)
  • Eau (Jupiter) et tout retourne à l’océan primordial d’où tout a jailli. 

Le soir, le fait de faire tourner les courants Kriyiques le long de votre colonne vertébrale dans le même ordre vous révélera que le schéma du macrocosme est exactement le même dans votre être, dans votre complexe physico-mental.

Les Puranas vous révèlent ce secret : ils vous donnent un Yantra vraiment puissant pour dissoudre tout karma négatif – à partir du moment où vous ne perdez pas conscience quand vous tournez autour de votre arbre chakrique.

Le Soleil, la Lune et les étoiles, tous disparaissent donc dans le ‘jus’ indifférencié d’où ils sont venus. La Pluie Cosmique et sa marée deviennent une étendue illimitée d’eau. Ainsi commence la Nuit de Brahma. Tout se passe comme l’araignée qui descend sur le fil produit de son propre corps, puis retire le fil en elle-même. Selon les Mystiques, Dieu a donc de nouveau consumé la Toile du Cosmos. 

Or, sur l’océan infini des Eaux de Non-Existence, dort, en partie submergé, un être géant : le Seigneur Suprême. Il n’y a personne pour le voir. Il n’y a personne pour le connaître. Il n’y a aucune connaissance de Lui, sauf de ce qui se trouve à l’intérieur de Lui. 

Il n’y a que cet être anthropomorphique et l’Océan Cosmique sur lequel il dort. C’est apparemment la manifestation double d’une essence unique, car l’océan et la forme sont le Seigneur Suprême. Dans le symbolisme oriental, le symbole de l’eau est le serpent, Naga en Sanskrit. 

Normalement, le Seigneur repose sur les écailles d’un serpent exceptionnel, Ananta signifiant infini ou sans fin (à ne pas confondre avec Ananda, la Félicité). L’Être Cosmique passe la nuit universelle allongé sur cet océan serpentin fait de sa propre substance cosmique. 

A l’intérieur du Divin se trouve le Cosmos, comme un bébé dans le ventre de sa mère. A l’intérieur du Divin, le cosmos est restauré dans sa perfection primitive. À l’extérieur du Divin, ne règne que l’obscurité. Or, pendant l’intermède Cosmique, a lieu un incident incroyable. 

Dans cette section des Puranas, le sage Markandeya, être immortel mythique, erre à l’intérieur du Divin, visitant tous les ermitages sacrés et se réjouissant des pratiques vertueuses des maîtres et de leurs étudiants. Il marche ici et là et partout où il va, que voit-il ?  De superbes temples, de magnifiques bibliothèques pleines d’Enseignements, tout le monde est harmonieux, tout le monde est paisible, tout le monde accomplit son Dharma. Il s’arrête aussi aux temples sacrés pour vénérer. La piété des gens dans les pays qu’il visite le ravit.

Soudain, lors de ses pérégrinations, quelque chose survient. “Dieu baille” et Markandeya le sage glisse par inadvertance hors de la bouche du Suprême et chute dans le sombre Océan Cosmique, dans les Eaux de Non-Existence. Tout d’abord Markandeya ne voit pas le géant endormi. Il ne voit que le vaste océan, dans une totale obscurité, s’étirant à l’infini dans toutes les directions, dans une nuit sans étoiles. 

Pataugeant dans l’eau sombre, il est saisi de peur. Il panique, il pense qu’il va se noyer bien qu’il se sache immortel. Cependant, le sage commence à questionner, à réfléchir et à douter. De se demander, “Est-ce un rêve ? Suis-je sous l’empire d’une Illusion ? Ce doit être une hallucination car je n’ai jamais rien expérimenté de tel auparavant. Ce doit être mon imagination car le monde, tel que je le connais, n’est pas ainsi. Aucun Soleil, aucune Lune, aucune étoile, aucun vent et aucune montagne. Tout a disparu, même le monde. Dans quel genre d’univers je me trouve ?” 

Markandeya se pose l’éternelle question, “Qu’est-ce qui est réel ?” En mysticisme, la ‘réalité’ est une fonction du mental de l’individu. La réalité, telle qu’elle est perçue, est le résultat des limitations de la conscience individuelle. Quand le sage était à l’intérieur du corps de Dieu, il percevait une réalité qui, à son sens, était ordonnée, hospitalière et substantielle. Mais ce n’était qu’un rêve dans le mental du Divin dormeur. 

Maintenant, étant tombé hors du corps de Dieu et dans la Nuit Cosmique, la substance primordiale de Dieu apparaît au mental du sage comme le chaos et une illusion embrouillée. Il se dit, “Ce n’est pas ainsi. C’est impossible. Ce ne peut pas être réel”. Le sage recherche le but des pratiques yoguiques qui consistent à transcender les limites de la conscience individualisée.

Dans les Mythes Puraniques, les personnages principaux donnent des concepts philosophiques, cependant le mythe lui-même n’est jamais expliqué. Ils ne sont pas commentés ouvertement ou expliqués mais soumis à l’imagination et à l’intuition du chercheur. Ainsi les Puranas accomplissent-ils leur fonction en passant au non-mystique la sagesse ésotérique du yoga et l’expérience mystique yoguique. 

Quand on médite sur ces mythes, différentes facettes de la Vérité se révèlent selon le niveau d’évolution spirituelle du chercheur. Le symbolisme des Puranas résiste à toutes intellectualisations et à toutes tentatives de réduire leur signification à une signification fixe stérile. Œuvres de nombre d’âmes sur une vaste étendue de siècles, les Puranas sont donc différents des mythes grecs ou romains qui sont l’œuvre d’un individu qui a pu ou non saisir l’essence d’une culture. Mais, revenons au Sage…”

Sri Goswami Kriyananda in Les Puranas, Mythes de la Création

La Loi du Karma : Concept-clé du Kriya Yoga

Loi du Karma: ying et yang

Il importe de comprendre le fondement ultime du Kriya Yoga : le concept de Karma ou Concept de Causalité. Le karma est cause à tous les niveaux de l’existence et dans toutes les dimensions temporelles. Le karma démontre que toute situation impliquant une personne est entièrement causée par les propres énergies et efforts passés de cette personne dans cette vie et une vie passée ou dans les deux — c’est la Loi du Karma.

Point absolument vital : le karma n’est jamais un facteur de punition comme le croient la plupart des Occidentaux.

Le karma est la force primaire inconsciente se reliant à la création de la vie individuelle de chacun. Les désirs et les actions créées par ces désirs produisent du karma. Chez la plupart des gens, les désirs sont plus inconscients que conscients. Aussi puissants et perceptibles que soient les désirs conscients, ils sont extrêmement faibles comparés aux flux des désirs invisibles, inexploités et inconscients qui sont la source des désirs conscients visibles.

Un désir conscient très intense, de très courte durée, produira des désirs inconscients à très long terme, même dans la prochaine vie, alors que le mental conscient l’a depuis longtemps oublié au profit d’un autre désir.

Il y a des désirs denses, des désirs subtils et des désirs super-subtils. Ces trois formes de désirs conscients produisent du karma. Le désir karmique est une force bien plus subtile. Le karma est le désir conscient devenu inconscient, donc l’on n’a aucun contrôle sur cette force. La plupart des gens n’ont même pas conscience que ces forces affectent les différentes sections intérieures de leurs vies, les niveaux intérieurs de leur conscience. Le Chemin du Kriya Yoga consiste à compenser consciemment ces forces négatives inconscientes qui se manifestent mentalement, verbalement et physiquement. Cet effort conscient produit le Kriya-mana-karma qui neutralise les énergies karmiques négatives du passé. L’étudiant réussit ainsi à se libérer de ses désirs constrictifs passés.

Il y a trois types de karma. Le karma du fût total de karma provenant de nos vies passées, puis, tiré de ce fût, le contenant du karma de cette vie-ci. S’il n’y avait que ces deux karmas, nous n’aurions aucun libre-arbitre, mais nous avons le Kriya-mana-karma, le karma créé par nos efforts conscients ici et maintenant et c’est la force neutralisante qui peut briser les schémas du passé. Donc nous sommes libres, libres dans la mesure où nous pouvons consciemment nous efforcer de surmonter le flux des désirs inconscients, semi-conscients et conscients qui sont constrictifs et destructeurs.

Certains états mentaux établis dans notre passé se ré-établissent d’eux-mêmes dans notre nouvelle incarnation pendant notre enfance, entraînant un style de vie particulier. En grandissant, nous reconnaissons que certains de ces programmes de l’enfance et de notre passé sont insensés, constrictifs, et non seulement erronés mais extrêmement dangereux, destructeurs et qu’ils doivent être changés. Ainsi, un chercheur sur le Chemin s’efforcera consciemment à neutraliser ces schémas mentaux négatifs du passé, que ce soit le passé d’il y a cinq, dix ou vingt vies : nous voulons neutraliser les schémas karmiques du passé.

La vie d’une personne moyenne est contrôlée par des désirs et des schémas inconscients qui pré-conditionnent le mental et le corps. D’abord, pour nous libérer, nous devons nous relier à de nouveaux désirs qui nous libéreront des désirs passés qui nous contraignent. Ce n’est que la première étape. Ces nouveaux désirs doivent être plus positifs, plus constructifs, moins constrictifs. Ce doivent être des désirs de liberté, de bonheur et de sagesse.

Ensuite, nous devons invoquer l’état de conscience nommé détachement, atteindre l’état de non-désir. Nous choisissons consciemment de ne pas avoir de désirs. Ces actions de détachement sont des actions Kriya. Action Kriya signifie que nous devons, au niveau le plus simple, nous abstenir de toute émotionalité et donc de tout désir. L’émotionalité produit de l’inconscience, des schémas de vie constrictifs. L’émotionalité est une forme de violence mentale au plus haut degré.

La compassion, la chaleur humaine et l’amour ne sont pas des émotions. Mais beaucoup de gens ont des émotions qu’ils appellent amour ou compassion. Prenez garde de ne pas confondre… 

Dans la vie quotidienne, on peut voir une violence verbale subtile dans les relations humaines. Celle-ci prend source dans l’inconscient, dans les désirs et les schémas inconscients, montrant ce que les gens créent et créeront s’ils ne font pas consciemment quelque chose pour générer une vraie compassion, une vraie chaleur humaine, un véritable amour, une vraie sagesse. Compassion, chaleur humaine et amour sont la Sagesse sur le plan terrestre.

Lire la suite

La Légende du Sage Markandeya ou le Concept de Mémoire

Le concept de mémoire (Moraine lake)

“Désespéré, Markandeya éclabousse dans le vaste Océan Cosmique. Parce qu’il est droitier, la main droite éclabousse un peu plus fortement et il commence à tourner, et c’est un symbolisme très important. Avant il n’y avait rien d’autre que l’océan tout noir et à mesure qu’il tourne là, soudain devant lui, il prend conscience d’un géant endormi sur les vastes eaux, un géant qui brille, rayonnant d’une lumière merveilleuse venant de l’intérieur.

A la vue de la forme, le sage s’emplit de surprise et de joie mystique. La forme en partie submergée ressemble à une chaîne de montagnes émergeant des vastes eaux. Le sage se rapproche en nageant pour étudier l’être étonnant. Il regarde et se pose des questions, Qu’est-ce qui est réel ? Ce que j’ai vu il y a quelques secondes ou ce que je vois maintenant ? Donc revient l’éternelle question, Qu’est-ce qui est réel ? Dans les Puranas, la réponse est très simple : il n’y a qu’une seule réalité : c’est vous. Vous êtes la réalité. Tout le reste n’est qu’une projection de vous.

Le sage est sur le point de demander qui est cet Être lorsque le géant baille, ravalant Markandeya qui se retrouve à nouveau dans le corps de Dieu et marchant le chemin, regardant toutes les belles universités, tous les beaux temples où tout est harmonieux. De retour dans l’harmonie et l’ordre, le sage est une nouvelle fois dans son propre paysage familier. Mais, quelque part, Markandeya a changé. Empli de davantage de confusion, il ne pense qu’à son expérience brève mais remarquable et se pose encore une question, “N’ai-je pas déjà fait cela avant ? Je sens que peut-être j’ai fait cela avant.” Mais alors, comme tout être humain, il est incapable d’accepter toute réalité transcendant le pouvoir interprétatif de sa conscience humaine et les merveilleuses montagnes, la joie de voir toute cette harmonie lui causent l’oubli. Voyez le symbolisme ici. Markandeya revient donc à sa vie précédente et à ses voyages.

C’est alors que soudain Dieu éternue et le pauvre Markandeya glisse de nouveau de la bouche du Dieu endormi et se retrouve projeté dans le sombre océan des Eaux de Non-Existence.

Dans ce vaste océan noir sans étoiles, sans Lune, sans Soleil, il aperçoit dans le lointain une petite lumière. Il se met à nager vers la petite lumière et au fur et à mesure qu’il s’en approche, il aperçoit une petite île puis un petit parasol puis, en dessous du parasol, un bébé, assis, endormi sous un figuier. Ce qui est fascinant, c’est que le bébé brille. Puis soudain Markendeya  le voit jouer joyeusement parmi le vaste Océan noir, totalement seul et totalement à l’aise. De nouveau empli de curiosité, Markandeya veut donc s’approcher l’enfant, mais ses yeux ne peuvent supporter la lumière éblouissante émanant du garçon.

Physiquement occupé à se maintenir à flot, le sage n’a qu’une pensée en tête, “Je pense que quelque chose de ce genre m’est arrivé il y a très longtemps. Il me souvient avoir…”. Cependant, le sage prend conscience de la profondeur incalculable de l’Océan Cosmique illimité et à ce moment son mental est vaincu par la peur. C’est alors que l’enfant Divin s’adresse à lui en ces termes, “Bienvenue, Markandeya. N’aie crainte, mon enfant. Viens près de moi.” 

Le vénérable sage ne peut se souvenir d’un temps où quelqu’un eût l’audace de s’adresser à lui comme ‘enfant’, encore moins par son seul prénom. Bien que las et fatigué, profondément offensé, le sage explose de colère. “Qui ose ignorer mes titres, qui offense mon âge vénérable ? Même Brahma n’oserait m’approcher de manière aussi irrévérencieuse. Même Brahma s’adresse à moi poliment par “Être Immortel”. Qui va à la catastrophe en me nommant simplement Markandeya ?” 

Quand le sage eut assouvi son courroux, l’enfant Divin reprit la parole, imperturbable. “Enfant, je suis ton parent, ton père. Je suis l’Etre Primordial qui donne toute vie. Pourquoi ne viens-tu pas à moi ? J’ai très bien connu ton père. Il a jadis pratiqué des austérités pour obtenir un fils. Satisfait de ses austérités, je lui ai accordé toi, un fils qui ne mourrait jamais. Ton père connaissait le noyau secret de son existence et toi, son fils, jaillit de ce noyau. C’est pourquoi tu as ici le privilège de m’apercevoir, jouant comme un enfant sous ce figuier, sur ce vaste Océan Cosmique. 

L’attitude du Sage s’adoucit. Il s’incline et demande, “Permettez-moi connaître le secret de votre apparition maintenant en tant qu’enfant jouant dans cet océan infini. Seigneur du Cosmos, par quel nom êtes-vous connu ?”

Le Seigneur Vishnu répondit, “Je suis l’Homme Cosmique Primordial, Narayana. Je suis les Eaux de Non-Existence et les Eaux d’Existence. Je suis l’Être Primordial. Je suis la source du Cosmos. Je suis aussi la fin de tout ce qui existe. Mon nom est mort de l’univers. Pourtant, à nouveau, je suis l’Être Primordial et le refuge suprême. De moi provient tout ce qui a été, est ou sera. Yuga après Yuga, de mon essence je produis les sphères, le Cosmos et les créatures qui y vivent.”

Et, à ce point,  Narayana disparaît, le parasol disparaît, l’île disparaît. Et, de nouveau, le sage se retrouve dans cet océan des Eaux de Non-Existence en train de tout éclabousser en pensant qu’il va se noyer. Immédiatement l’île réapparaît, le parapluie réapparaît, Narayana réapparaît et le sage est sur le point de poser une question importante, “Qu’est-ce qui est réel ?” Mais au moment où Narayana commence à voir la question qui va être posée, l’Être Primordial amena vivement le saint sage à sa bouche et l’avala. Et le pauvre Markandeya de se retrouver à nouveau dans le corps de Dieu, marchant le chemin, entouré de ces belles universités, avec ces merveilleux Enseignements et ces lieux de pujas.

Cependant, cette fois, le sage est si rempli de gratitude et de félicité qu’il abandonne son pèlerinage pour trouver plutôt un lieu solitaire et méditer. Dans sa quiétude, il entend le chant du Jars Immortel. D’abord à peine audible. Puis tout à fait audible. Il peut l’entendre clairement. C’est la mélodie universelle de la Vie de Dieu, le souffle entrant puis sortant. Voici donc les paroles de la mélodie que Markandeya entend :

“Nombre de formes j’assume. 

Quand le Soleil et la Lune disparaissent,  

Je flotte et nage en lents mouvements

Sur cette étendue d’Eau illimitée.

Je suis le Jars ; Je suis le Seigneur. 

Je projette le Cosmos de mon Essence

Et demeure dans le cycle du Temps

Qui dissout le Cosmos.” 

Le Jars Sacré est la dernière révélation de la série de révélations archétypales que le Seigneur Divin fit au saint sage Markandeya.

Nombreux sont les symboles importants ici et les Puranas donnent beaucoup d’indices sur nous et sur le Chemin que nous marchons.

C’est, de toute évidence, un jeu entre la manifestation et la non-manifestation, la distinction entre ce que nous pensons être réel et ce qui est réel, quoi que cela puisse signifier, mais le concept-clé dans cette histoire est le concept de la mémoire. Il s’agit vraiment de la mémoire. Nous avons trois indices durant cette longue narration quand Markandeya dit, “Il me semble me souvenir que quelque chose de semblable m’est arrivé auparavant”.

Et de nouveau cela nous ramène à ce concept primordial qu’est l’importance de la conscience, l’importance de la conscience de votre piste mémorielle. Des centaines de milliers d’incarnations Terrestres et le même nombre d’incarnations dans le monde astral, dans les plans intérieurs supérieurs, cela fait beaucoup de mémoires. Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé la nuit dernière ? Et de la chose la plus importante de votre vie : de votre naissance ? Vous en souvenez-vous ? Comment avez-vous pu oublier cela ? C’est important. Pourquoi ne vous en souvenez-vous pas ? Pourquoi certains peuvent s’en souvenir et d’autres pas ? Pourquoi certains peuvent se souvenir de leurs rêves et d’autres pas ? Tout revient à ceci, “Qu’est-ce qui est vraiment important pour vous ? Qu’est-ce qui a la plus grande valeur pour vous ?

Je ne suggère pas la Vérité, ni Dieu, ni la théologie, ni la religion, ni la philosophie. Je suggère la Félicité, la Joie, l’Harmonie, l’Équanimité, le Bonheur, la Sérénité, la Joie. Quoi de plus ici ?

. Goswami Kriyananda, in Les Puranas, Mythes de la Création

Comment Retrouver le Joyau de la Conscience de Soi

Le Joyau de la Conscience de soi: jardin japonais

“Il était une fois en un temps yogi un roi puissant, extrêmement riche et prospère si comblé qu’à son esprit s’imposa un pèlerinage à pied et jeun.

 Le premier jour, à trente huit degrés à l’ombre, la soif le prit. Il ne renonça pas à l’admiration de ses domestiques en y cédant et reprit sa marche. Le soleil fut au zénith. Au détour d’un virage, il aperçut enfin une étendue d’eau. Il y courut, en prit dans ses mains.

Dans sa hâte, le joyau de la couronne se détacha de son turban et tomba dans l’étang. Ces pierres précieuses, de grandes tailles et parfaites, représentaient une immense valeur. Le roi enjoignit à l’un de ses domestiques de plonger à sa recherche puis à un autre puis aux autres tandis qu’il se lamentait.

C’est alors qu’il aperçut un petit yogi qui descendait la route dans sa direction. Il le héla, avec l’espoir d’être aidé. Ce dernier le lui promit, à condition que les domestiques sortent de l’eau. Le roi s’exécuta à regret. Le yogi prit dans sa poche un petit livre que le roi crut être un livre de charmes. C’était en fait la Gita.

Le yogi le lut longuement devant son auditeur, vivement intéressé sinon fasciné au point que l’interruption de la lecture le surprit. A fortiori quand le yogi l’invita à récupérer, dans l’étang, le joyau, petite bosse boueuse dans l’eau, redevenue claire après l’agitation des domestiques dont témoignaient les empreintes de pas. Le soleil éclairait de nouveau les contours d’un fond où nageaient des poissons.

L’intérêt didactique de cette histoire est évident. Dans notre précipitation à étancher notre soif de désirs, nous perdons notre trésor le plus précieux, la conscience de soi, dans l’étang du mental. Nous y précipitons de plus en plus de domestiques (pensées, émotions, contrôle de soi) qui le dérangent en s’activant dans la boue.

Pour retrouver le joyau de la conscience de soi, il faut donc décanter les eaux du mental pour voir, avec le temps, non seulement dans l’étang mais aussi au-dessus, même si l’on regarde en bas.

“Assis tranquillement ne faisant rien, le printemps vient” commentent les moines Zen.

Nous devons nous mettre au diapason de la nature calme et apaisante pour éclaircir nos perceptions à tous les niveaux et remplacer la confusion par la clarté.

Yogis et mystiques ont toujours estimé l’éducation à juste valeur. Au delà de la mémorisation de données précieuses de l’éducation formelle, nous devons apprendre à penser et non à nous émouvoir, en gardant éteint ‘le bouton émotionnel’. Un mental apaisé à volonté permet d’entrer dans les franges extérieures du Samadhi et d’expanser l’horizon de conscience pour résoudre les problèmes de la vie.

Cet apaisement est un pré-requis à la méditation avancée.

— Goswami Kriyananda, Pratique Avancée de Méditation

0
Votre panier est vide

Il semblerait que vous n'ayez pas encore ajouté d'articles à votre panier.

Parcourir les produits